Voici donc notre histoire :
C'est avec le plus grand bonheur que j'appris en juillet 2011 que j'étais enceinte ! Enfin ! Après tout ce temps j'allais devenir maman... mais jamais je n'aurais pu me douter de ce qui m’attendait.
Tout semblait être de notre coté... bébé avait été conçu, selon les calculs, le lendemain de mon 29ième anniversaire et aurait du voir le jour le lendemain de la fête de mon petit frère c'est à dire le 7 mars.
Les premiers mois se déroulèrent à merveille. Oui j'avais mal au cœur et j'avais des nausées assez fréquentes mais tout le monde sait qu'enceinte c'est tout à fait normal. La fatigue était aussi très grande mais pour les premiers mois encore là rien de plus normal.
J'ai passée une première échographie à 10 semaines qui nous a montrés un beau petit bébé qui bougeait déjà beaucoup. On aurait dit un petit poisson ce qui nous faisait sourire puisque selon la date prévue de sa naissance elle aurait du être poisson selon les signes du zodiac.
Les semaines suivantes se déroulèrent sans anicroches. J'avais commencée les cours d'aqua-maman question de rester active et de mettre les chances de mon côté.
J'ai senti bébé bougé pour la première fois à 16 semaines et demie. Ma joie fut énorme tellement ce petit ange était attendu. La bedaine me tordait de tout coté, un petit bébé très vigoureux semblait-il. À chaque rendez-vous chez le médecin nous écoutions sont cœur qui battait de façon très normal ce qui nous faisait penser que tout se déroulait normalement.
Une brique nous est tombée sur la tête le 12 octobre 2011 lors de la deuxième échographie. Tout d'abord la joie de savoir que c'était une petite fille. Difficile à manquer puisque c'est la première chose que l'on a vu dès que l'appareil a été déposé sur ma bedaine. Mais la joie fut de très courte durée. Je me rappellerais toujours de la voix du médecin nous disant " Problème" ! Sur le coup j'ai pensée à une mauvaise blague tant je ne m'y attendais pas. Le médecin nous expliqua alors qu'il y avait beaucoup trop de liquide dans son petit cerveau. Elle souffrait d'hydrocéphalie. À 19 semaines de grossesse elle présentait d'un côté 12 millimètre et de l'autre 15 millimètre d'eau. Mais avant de réellement se prononcer on nous envoya rencontrer des spécialistes à Québec.
Le cœur gros mais avec quand même encore un brin d'espoir nous nous sommes rendus au Centre Mère-enfant au CHUL de Québec le 18 octobre. Tout de suite pendant l'échographie nous avons bien vu que la situation était loin d'être mieux. Elle présentait alors 15 et 15,5 millimètres d'eau dans son si petit crâne ce qui faisait en sorte que son cerveau n'avais pas de place pour se développer. Les tests ce poursuivirent dans la journée dont l'amniocentèse et rencontre avec le généticien. Malgré toutes ses informations je ne pu me résigner sur le coup à subir une interruption médical de grossesse. Ne sachant pas ce qui pouvait avoir causé cet "accident" je devais absolument en savoir plus avant de prendre ma décision finale.
Après discussion avec le généticien nous avons convenu d'attendre jusqu'à la 22ième semaine pour pouvoir passer un IRM qui pourrait peut-être nous en apprendre un peu plus sur la situation. Entre temps nous attendions aussi les résultats de prises de sang au cas ou tout ca aurait été déclenché par un virus, une infection ou encore une des 5 maladies du Saguenay-lac-st-jean.
Les 3 semaines d'attentes m'ont semblée à la fois longue et trop courte puisque je savais que si le constat ne changeait pas, je n'aurais d'autre choix que de subir une interruption de grossesse. Mais la date de notre second rendez-vous arriva... le 8 novembre 2011.
À nouveau nous nous sommes rendu au CHUL tout d'abord pour l'IRM en matinée et pour une nouvelle échographie en après-midi qui malheureusement nous démontra que la situation avait empirée. Elle était maintenant rendu à 18 millimètre d'eau de chaque côté. L'hydrocéphalie prenait de l'ampleur et le seuil de tolérance étant de 10 millimètre de chaque coté elle était déjà beaucoup trop sévère. La nouvelle nous a atteints comme un coup de tonnerre. Je devais me faire à l'idée, l'interruption de grossesse était imminente. Après une nouvelle rencontre avec le généticien la date tomba... je devais entrer à l'hôpital le lendemain pour l'interruption.
Cette journée a été partagée entre plusieurs émotions. La tristesse de devoir dire au revoir à ma fille, mais au travers de la journée nous avions eu quand même ce que nous pouvions qualifier de "bonnes" nouvelles. Nous ne sommes porteurs d’aucunes maladies et tout semblait indiquer après résultat des prises de sang et de l'IRM que ce qui était arrivé à notre petite princesse était " une erreur de parcours" un petit boyau semblait ne pas s'être débouché lors de la division cellulaire empêchant l'eau de s'écouler de son si petit crâne.
L'interruption devait donc se dérouler le 9 novembre mais le téléphone sonna vers 11 heures pour m'annoncer qu'ils n'avaient pas de place dans la journée et que l'intervention était remise au lendemain. Laissez-moi vous dire que ce n'est pas une nouvelle très réjouissante même si nous ne voulions pas que le jour J arrive si vite, rendu à ce moment, ou la décision a été prise, le délai est je crois encore plus difficile à vivre.
Je suis entrée finalement à 8 heures du matin le 10 novembre 2011 pour l'interruption médical de grossesse. Comme j'en étais à seulement 23 semaines de grossesse il fallait précipiter les choses s'est à dire faire réagir le col de l'utérus. C'est à l'aide de "Miso" de petites pilules enfoncés dans le vagin que c'est fait cette procédure à raison d'une dose toute les 4 heures. J'ai reçu ma première dose à 10h50. Après 4 heures rien, deuxième dose reçu à 14h50. Les premières contractions ont commencés vers 16h30 et peu de temps après ont m'installait la péridurale. Il aura finalement fallu 5 doses avant l'arrivée de ma petite puce d'amour à 7h06 le 11 du 11 2011.
Elle est arrivée en vie et a été baptisée, couchée sur mon cœur. Elle est restée avec nous jusqu'à 7h45 moment où elle a poussée son dernier souffle, entourée de notre amour. Nous l'avons bercée, enlacée, embrassée jusqu'à 14 heures avant de réussir à la laissée partir. Avoir pu je l'aurais gardée dans mes bras pour le reste de mes jours. Nous avons pris une multitude de photos pour se rappeler de son si beau visage qui était un parfait mélange entre moi et mon conjoint. Elle avait mes yeux et ma bouche... elle avait le front, le nez et les oreilles de mon chum... un si bel ange qui est passé que trop rapidement dans nos vies mais restera a jamais dans notre cœur. Lauryange tu es et restera notre première petite fille bien aimée.
L'espoir de me faire appeler maman est toujours bien présent. Nous n'avons pas dit notre dernier mot... mais ce coup du sort est la plus grande épreuve que nous avons eue à traverser jusqu'à maintenant.
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Ven 6 Jan - 16:51
